Mon cheminement professionnel
Je suis conseillère d’orientation scolaire et professionnelle depuis 16 ans, dont les 9 dernières années, en pratique privée. J’ai débuté ma carrière dans le domaine communautaire dans un Carrefour jeunesse emploi dans la magnifique région de la Beauce. J’y ai travaillé pendant 6 ans et j’ai adoré mon expérience. Alors, qu’est-ce qui m’a amené à la pratique privée ? Un déménagement dans une nouvelle région en Montérégie dans un bureau connexe à ma maison. C’était parfait pour y faire ma pratique privée. En début de carrière, la pratique privée, c’était très loin dans ma tête. En fait, pour être honnête, je voyais davantage ça comme une fin de carrière. Je me trouvais trop jeune pour partir ma pratique privée. Et pourtant, je l’ai fait.
Ce que ça implique
Est-ce que c’est facile la pratique privée ? Non, ce n’est pas facile. Faut prendre le temps de bâtir sa clientèle et s’y installer. Je me fais connaître à travers un site web et une page Facebook. Je me suis associée à des PAE, à la CNESST, à l’IVAC, à la SAAQ, des assurances privées et par le bouche-à-oreille de clients satisfaits de mes services. J’ai débuté un blogue et on me sollicite maintenant pour écrire pour d’autres blogues de mon domaine professionnel. On s’investit beaucoup en pratique privée pour aller chercher des clients et on n’a pas de salaire.
On dit que ça prend 5 à 7 ans la bâtir afin de durer. J’avais un défi encore plus grand, celui de me faire connaître dans une région toute nouvelle pour moi. Cependant, j’ai un grand avantage : celui d’être la seule conseillère d’orientation scolaire et professionnelle dans la région qui a sa pratique privée. Au moment de la bâtir, le seul conseiller d’orientation en pratique privée dans ma région prenait sa retraite. Quel hasard quand même ! Si vous venez d’une région métropolitaine, il y a de grosses chances que vous ayez quelques collègues établies en pratique privée. De plus, j’ai fait quelques remplacements dans les écoles secondaires qui m’ont permis de garder ma pratique privée tout en développant une autre expertise qui m’est également utile en pratique privée. Travailler en pratique privée, c’est travaillé avec TOUS les types de clientèles. Il faut être polyvalent.
Il y a des hauts et des bas. Des périodes avec moins de clientèle (et les remises en question qui viennent avec), la pandémie (tout s’est soudainement arrêté et j’ai dû me tourner vers l’orientation en ligne) et j’ai découvert aussi la solitude. On va se le dire, être en pratique privée, c’est toi le patron, mais tu travailles seule la majorité du temps. Heureusement, l’A.c.o.P (l’association des conseillers d’orientation du privé) a été créé et cette solitude a été mise de côté. Je me suis impliquée dans un comité et j’ai des co-développements qui me sont accessibles avec des collègues avec qui je peux partager les hauts et les bas de pratique privée. L’entraide est essentielle dans notre domaine.
En conclusion
Bref, après 9 ans, je peux dire que ma pratique privée va dans la bonne direction. L’arrivée de l’orientation à distance me permet d’aller chercher de la clientèle partout au Québec et même au Canada. Oui, j’ai trouvé la pratique privée difficile au début et c’est encore plein de questionnements que je continue, mais je suis maintenant bien accompagnée et je me surprends même à prodiguer des conseils à des conseillers d’orientation qui partent leur pratique privée et à être fière du chemin parcouru. La pratique privée c’est un parcours difficile, mais qui en vaut la peine.

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